Retrouvez ici les réponses aux questions les plus fréquemment posées

L'apiculture urbaine
c'est quoi ?

Hérésie pour les uns, effet de mode pour les autres...
l’apiculture urbaine intéresse, intrigue et suscite bon nombre d’interrogations.

Mais au fait, de quoi parle-t-on quand on parle d’apiculture urbaine ?

1. L’installation de ruches en ville doit avant tout se penser

Depuis quelques années, l’abeille et son déclin sont des sujets qui ont été largement médiatisés. La lumière a été mise sur l’abeille car elle constitue un bio indicateur avec un capital sympathie non négligeable. Néanmoins, il faut penser l’environnement comme un tout, un écosystème dans lequel chaque élément dépend de l’autre et a toute son importance. Sans abeilles, plus de fruits ni de légumes, et sans fleurs… plus d’abeilles et de façon plus générale, plus de pollinisateurs avec les conséquences qui s’ensuivent.
Installer des ruches en ville peut constituer une action pour la biodiversité et un symbole séduisant. Néanmoins, il est important de garder à l’esprit que les ressources doivent être suffisantes pour que ce pollinisateur puisse vivre. Il s’agit d’une question d’équilibre.

Il est également important de réfléchir à l’emplacement, voire l’aménagement d’un rucher pour le confort des abeilles qui ne supportent ni l’humidité, ni la prise aux vents. Si les distances avec le voisinage à Paris ne sont pas très contraignantes (5 mètres de la voie publique et des propriétés voisines contre 20 mètres dans les départements d’Ile-de-France en moyenne), il est impératif de prendre en compte les risques que l’installation de ruches peut comporter (craintes plus ou moins fondées, piqûres et risques allergiques, essaimage, présence de frelons asiatiques à proximité des ruches). Nous répondons à chaque inquiétude lors de nos études de faisabilité sur le terrain avant d’installer des ruches et déclinons les propositions si les emplacements ne nous paraissent pas judicieux.

2. Des abeilles dans les jardins et sur les toits

L’apiculture dans l’espace urbain se différencie de l’apiculture pastorale en premier lieu par un contexte environnemental différent. Les espaces naturels en ville étant plus restreints, les apiculteurs n’hésitent pas à installer des ruches sur les toits pour pouvoir pratiquer leur discipline. L’abeille ayant un rayon d’action de 3km, se déplacera quoiqu’il en soit pour aller chercher les ressources nécessaires à sa survie. Néanmoins, ce n’est par parce que l’on se trouve en ville qu’il faut nécessairement installer les ruches en hauteur!

Les villes offrant des espaces verts nombreux et parfois insolites, l’apiculteur peut avoir à sa disposition tout type d’espace pour ses abeilles. A Paris par exemple, les grands jardins accueillent depuis de nombreuses années parfois des ruches (Jardin du Luxembourg, Jardin d’Acclimatation, Jardin des Plantes, Jardin Partagé de l’Aqueduc…) mais aussi les parcs (Parc Monceau, Parc Montsouris, Parc Georges Brassens, Parc Floral, Arboretum du Bois de Vincennes…), les bois (Vincennes, Boulogne), les jardins et cours privatifs, les cimetières et nouvellement les espaces en friche réhabilités (petite ceinture, ancien hôpital Saint-Vincent de Paul devenus Les Grands Voisins, etc.). En dehors de Paris, les communes se dotent également de ruchers et font valoir leur production locale !

3. La ville préserve les abeilles d’une mortalité neurotoxique

De plus en plus soucieuses de l’environnement, les municipalités gèrent désormais leurs espaces verts sans recours systématique aux pesticides et autres produits phytosanitaires dévastateurs. Elles mènent également une politique ouverte sur la biodiversité en plantant de plus en plus de fleurs mellifères qui apporteront les pollens et/ou les nectars dont les pollinisateurs (abeilles mellifères, abeilles sauvages, bourdons, papillons, mouches, etc.) ont besoin pour vivre. Les abeilles sont donc moins sujettes à une mortalité liée aux produits phytosanitaires qu’à la campagne. Elles jouissent également d’une flore diverse et variée qu’elles peuvent butiner au gré des floraisons.

4. L’apiculture urbaine n’est pas une apiculture productiviste

Notre politique de conduite de ruches urbaines n’est pas de produire du miel à tout prix (donc pas d’achat de miel à l’extérieur si mauvaise récolte ou nulle), de ne pas avoir à assister les abeilles en sucre toute l’année et de maintenir nos colonies d’années en années sans avoir à changer les reines de façon systématique.
L’apiculteur urbain ne pratique pas de transhumance de ruches pour la production de miel monofloral, c’est la raison pour laquelle, en région parisienne on retrouvera principalement des miels toutes fleurs, souvent à forte teneur en tilleul (miel d’été). Selon, les années et l’environnement immédiat du rucher, les miels seront différents au goût, en couleur et en texture.

Bien que les abeilles parisiennes peuvent trouver substance aussi bien dans les nombreuses jardinières installées sur les balcons ou fleurs plantées dans les jardins publics ou privés, ses principales ressources proviennent des marronniers (pollen en début de saison), du tilleul, de l'ailante, du savonnier et des sophoras. Malheureusement, les floraisons étant assez concentrées entre mai et début juillet, il n’est pas rare à l’apiculteur urbain de devoir assister ses abeilles en cas de disette (gel, pluie ou sécheresse nuisant aux floraisons et à l’apport en nectars) et hors grandes périodes de miellées, en les nourrissant avec du sucre à teneur en eau plus ou moins élevée. Installer des ruches c’est bien mais planter des fleurs est primordial pour l’ensemble des pollinisateurs !

5. Le miel urbain n’est pas meilleur qu’un autre !

La valeur d’un miel dépend de la qualité des nectars et du respect du produit par l’apiculteur pour que le miel conserve toutes ses propriétés naturelles (pas de chauffe, pas d’adultération, respect de l’hygrométrie pour une bonne conservation). Moins les nectars sont pollués, meilleur est le produit final. Compte tenu que le contexte urbain est relativement préservé par les produits phytosanitaires par rapport aux espaces de monocultures, les traces de pesticides dans le miel urbain est moindre par rapport à d’autres. En revanche, même si l’abeille filtre à ses dépend la pollution, on retrouve comme pour tous les produits des traces de métaux lourds. Partant de ce constat et malgré le fait que la production étant plus faible en ville qu’à la campagne, notre politique est de ne pas vendre notre miel plus cher que si nous le produisions en province, de façon à laisser ce produit accessible à tous les consommateurs.

6. Quels sont les meilleurs miels à consommer ?

Il n’y a pas de miel meilleur que d’autre ! C’est à chacun de choisir le produit en fonction de ses goûts. Un bon miel est un miel qui n’a pas été chauffé, ni adultéré afin de garantir ses qualités nutritionnelles et gustatives.
On peut en revanche consommer un miel monofloral pour bénéficier de ses propriétés spécifiques, comme par exemple le miel de thym réputé pour être aseptisant et cicatrisant. Toutefois, tous les miels ont des vertus antiseptiques, antibiotiques, antitussives, expectorantes, antioxydantes, nutritives, régénératrices, stimulantes, antibactériennes, antivirales, cicatrisantes, énergétiques et anti-anémiques. Ils favorisent la digestion et l'assimilation des autres aliments, détoxifient le foie, exercent une action laxative, équilibrent le système nerveux, calment les maux de gorge...